Pendant des siècles, les échanges économiques ont été réalisés à l’aide de pièces de monnaie, de numéraire. Les billets de banque, représentant une valeur symbolique plus importante, ne sont apparus que tardivement en Europe, au XVIIIe siècle.
Cependant, les billets de banque sont d’origine chinoise : les premiers sont apparus en Chine, au VIIe siècle de notre ère, sous la dynastie Tang. Ils se sont multipliés et sont devenus d’usage courant au XIe siècle, sous la dynastie Song (empereurs d’origine mandchoue). Marco Polo, dans son livre intitulé « Le Devisement du Monde », rédigé en 1296, s’émerveille de voir les Chinois commercer avec « des écorces » en guise de monnaie.
En 1658, la Banque de Stockholm (Rijksbank), sous l’impulsion de Johann Palmstruch, émit des « billets de banque », mais leur promoteur fit faillite en 1661, faute de réserves suffisantes pour garantir ses billets.
En 1685, l’intendant de la Nouvelle-France Jacques de Meuilles (intendant de 1682 à 1686), ne disposant pas de monnaie en quantité suffisante, fit utiliser des cartes à jouer pour le commerce dans son ressort.
Pendant la Régence de Philippe d’Orléans (1715-1722) en France, le gouvernement tenta une expérience, à l’initiative d’un financier écossais, venu d’Édimbourg, John Law (1671-1729). En 1716, il lança le fameux « Système de Law », fait de billets au porteur, mais tout s’effondra en 1720.
Sous la Révolution, les Assignats [voir fiche no 304 « Les Assignats »] connurent le même sort, la confiance du public ayant vite disparu. Les Biens Nationaux, qui servaient théoriquement de garantie à cette monnaie de papier ayant souvent été acquis à trop bas prix par leurs nouveaux propriétaires.
Les billets chinois étaient imprimés à l’aide du procédé de la xylogravure (gravure sur bois). L’invention de la taille-douce par l’italien Maso Filinguerra (1426-1484) permit une impression plus fine.
L’usage des billets de banque se généralisa au cours du XIXe siècle. En France, l’impression est réalisée près de Périgueux, dans une imprimerie spécialisée, sur papier spécial, résistant aux manipulations et avec un filigrane destiné à éviter les contrefaçons (lutte contre les faux-monnayeurs).