Au Moyen Âge, on appelait huchiers les artisans capables de réaliser des meubles, parce qu’ils confectionnaient principalement des coffres. Mais ils fabriquaient également les sièges, les armoires (à partir du XIIe siècle ; la plus ancienne connue est visible à l’abbaye d’Aubazine) et les rares tables (de travail, tels les comptoirs des changeurs ou des trésoriers royaux et seigneuriaux, ou encore les pupitres des scriptoria des monastères).

Avec la Renaissance, le mobilier se diversifia et s’affina. Les tables se multiplièrent (tables à manger, dessertes de toutes sortes) et le travail du bois se perfectionna. Les assemblages (en queue d’aronde, à tenon et mortaise ou à rainure et languette) devinrent plus solides. Les bois utilisés se diversifièrent : autrefois, on employait surtout du chêne, du châtaignier et du hêtre. Au XVIe siècle, on introduit du merisier, du frêne, de l’orme, etc.

Le mot « ébénisterie » apparaît pour la première fois en 1732, dans le Dictionnaire de l’Académie française, mais le métier existait déjà depuis de nombreuses années. Le travail du bois délicat pour confectionner des meubles élégants est apparu en Italie au XVe siècle. Il a gagné la France après les Guerres d’Italie et les artisans français, notamment parisiens, ont vite acquis une certaine maîtrise en la matière.

Le mouvement artistique du règne de Louis XIV (1661-1715) a permis le développement de cet art en France, et les petits meubles (tels les commodes, les encoignures, les secrétaires, les cabinets, les bureaux ou les consoles) firent leur apparition dans les résidences des personnes aisées. Des artistes de grand renom exportèrent l’excellence française dans toute l’Europe. Le plus connu est sans conteste André-Charles Boulle (1642-1732), artisan ébéniste parisien, qui introduisit l’usage du plaquage d’éléments décoratifs en bronze doré.

Les ébénistes répandirent les techniques d’incrustation d’ivoire, de métal, de bois précieux, de marbre comme éléments décoratifs du mobilier, mais aussi le recours à des laques, des vernis, voire de matières non végétales comme la porcelaine et même certaines pierres précieuses.

Le mobilier français, à partir du XVIIe siècle, par la qualité et la variété de ses réalisations, servit de modèle à l’Europe entière. Les pièces les plus remarquables, qui garnissaient les demeures nobles ou les palais royaux, sont devenues, de nos jours, des pièces de musée, admirées du monde entier.