Au Moyen Âge, même dans les châteaux, le mobilier était rudimentaire. On utilisait principalement des coffres (dans lesquels on rangeait les vêtements et les petits objets de la vie quotidienne) et les sièges (chaises, fauteuils et surtout bancs). Ces meubles, peu volumineux, étaient encore grossièrement confectionnés jusqu’au XIe siècle. Au siècle suivant, les perfectionnements de l’outillage et les progrès dans les techniques d’ébénisterie amenèrent de grandes améliorations (notamment dans les assemblages et les finitions).
Les meubles étaient faits de pièces de chêne taillées à la hache et réunies au moyen d’assemblage à tenons et mortaises avec chevilles. Entre les montants des cadres, on fixait de panneaux plus légers (moins épais) ; on ajoutait parfois des pentures métalliques; les décors étaient principalement géométriques (ou ornés d’animaux fantastiques, dragons, licornes et autres monstres).
L’armoire la plus ancienne connue remonte au XIIe siècle ; elle est conservée dans l’abbaye cistercienne d’Aubazine (fondée en 1127 au diocèse de Tulle, actuellement dans le département de la Corrèze). Par la suite, les armoires se firent plus nombreuses, surtout à partir du XIVe siècle.
Il n’y avait pas de table en permanence. Pour les repas on posait des planches sur des tréteaux et l’on recouvrait le tout de grandes nappes (d’où l’expression « dresser la table »). Par contre, il existait des petites tables de travail, sus lesquelles on pouvait étaler des documents ou des jetons (pour effectuer des opérations de comptabilité par exemple ; voir fiche no 295 « La comptabilité par échiquier »).
Dans les monastères, les copistes travaillaient sur des pupitres, sortes de tables hautes, inclinées à 45°, sur lesquelles on fixait la feuille de parchemin pour pouvoir écrire ou tracer des enluminures. D’autre part, les moines disposaient d’immenses tables fixes, installées dans les réfectoires des monastères et, pour le travail intellectuel, de petites tables et de rayonnages dans leurs cellules individuelles.
Les derniers siècles du Moyen Âge virent de nouveaux progrès dans l’ameublement : les coffres se perfectionnèrent, les armoires et les coffres muraux se dotèrent de tiroirs et, vers la fin du XVe siècle, sous l’influence des artistes italiens, la marqueterie fit son apparition dans le mobilier des classes les plus riches.