Jusqu’au XVIIIe siècle, la production de coton resta essentiellement l’affaire de l’Asie, principalement l’Inde. Les Grecs connaissaient le coton, dont ils appréciaient la douceur pour leurs vêtements, et l’achetaient très cher aux marchands orientaux. Au premier siècle de notre ère, on commença à cultiver le coton en Perse et en Arménie, mais son commerce resta aux mains des Arabes pendant des siècles.

En 1639, des planteurs français remplacèrent, en Guadeloupe, la culture du tabac par celles de l’indigo et du coton. Devant le succès de cet essai, la culture du coton s’implanta à Saint-Domingue (grande richesse entre 1764 et 1789). De là, d’autres planteurs français tentèrent de l’implanter en Louisiane (alors française et plus vaste que l’actuel état). Les terres d’Amérique se révélèrent parfaites pour cette culture et celle-ci s’étendit dans les états du Sud.

  • vers 1790, le coton arriva en Georgie et en Caroline du Sud
  • en 1800, en Louisiane (embouchure du Mississipi)
  • en 1817, en Alabama et en Mississipi
  • en 1820, ruée vers « l’or blanc » en Alabama et en Georgie

Cette culture nécessitant une abondante main d’œuvre, on fit appel à des esclaves noirs (traite négrière), ce qui fit la fortune des marchands négriers (de Nantes, La Rochelle ou Bordeaux), qui pratiquaient le commerce triangulaire (partis de France, les navires embarquaient à Dakar – ou Gorée – des esclaves que l’on débarquait en Amérique, d’où l’on rapportait le sucre et le coton).

Les industriels anglais constituaient un débouché facile pour les planteurs américains, dont la production surclassa vite celle des pays asiatiques. En 1765, le tisserand anglais James Hargreaves (1720-1778) inventa une machine, la Spinning Jenny, qui multiplia les capacités de filer le coton. Après la vente de la Louisiane, en 1804, par Napoléon, aux États-Unis, les industriels français, eux, se tournèrent vers l’Égypte pour s’approvisionner en coton.

Cependant, l’esclavage commençait à susciter des réactions aux États-Unis. La Guerre de Sécession (1860-1865), qui vit la victoire des états nordistes sur les états sudistes, profondément esclavagistes, entraîna un certain déclin de la production dans les états sécessionnistes du Sud. Mais, après quelques années, la production reprit et les États-Unis d’Amérique retrouvèrent leur rang de premier producteur mondial de coton brut, devant l’Inde et les autres pays d’Asie.

Au XVIIIe siècle, les pièces de coton reçurent le nom « d’indiennes », en raison du fait que la grande majorité des balles de cette matière provenaient du sous-continent indien.

La mise au point de machines par les ingénieurs anglais et la révolution industrielle qui s’ensuivit en Angleterre, dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle et au XIXe siècle, donna à l’Angleterre un avantage décisif dans la production de tissus manufacturés à base de coton. Mais, la France et surtout l’Amérique s’équipèrent en machines de plus en plus modernes (à vapeur, puis à électricité à partir des années 1880) et produisirent de grandes quantités d’objets à base de coton.

La deuxième moitié du XXe siècle vit l’émergence de nouveaux pays producteurs, notamment la Chine, et la délocalisation de l’industrie cotonnière européenne vers les pays d’Asie.

Les usages du coton :

  • usages vestimentaires
    • tissages pour confection
      • madras
      • mousseline
      • calicot
      • toile
      • sergé
      • chintz et autres variétés
    • vêtements de travail, gants, chaussettes
  • usages dans l’ameublement
    • tissus pour couvrir les meubles
    • capitons pour portes et cloisons
  • usages médicaux
    • compresses
    • bandages pour blessures et plaies (bandes Velpeau)
    • ouate de coton (hydrophile)
    • gaze
  • confection de fils et ficelles
    • ficelles tressées (résistantes et douces ; ne blessent pas les mains)
  • usages divers
    • esthétique : cotons de démaquillage, cotons-tiges
    • hygiène: tampons hygiéniques
    • rembourrage (des sièges et autres objets)
    • isolation matériaux de construction isolants