Au Moyen Âge, pour disposer d’une valeur légale, un acte (charte, diplôme, donation, échange, contrat, etc.) se devait d’être revêtu de certains signes (comme les sceaux, d’abord plaqués, puis pendants sur des lanières de parchemin ou des lacs de soie ou autre), mais également de comporter certaines mentions servant à valider de manière sûre le document.

Ainsi la mention des témoins était très importante [voir fiche no 141 « Les Témoins d’un acte »]. Les témoins directs étaient énumérés dans un ordre rigoureux et précis, propre à chaque chancellerie.

Les signes de mémorisation consistaient à indiquer quelques faits mémorables, destinés à marquer les mémoires par la coïncidence de ces faits avec  la décision contenue dans l’acte. Puis, un certain nombre de formules étaient inscrites, afin de « protéger » la validité et la perpétuité de l’acte (clauses injonctives, prohibitives, dérogatoires, réservatives, obligatives, renonciatives, comminatoires,  – imprécations et anathèmes -, clauses pénales).

On utilisait des formules imprécatoires, telles que celle-ci : « Et si quelqu’un ose s’opposer à cet acte et venir contre, qu’il aille rôtir en Enfer avec Dathan et Abiron et Pilate et Judas, pour des siècles et des siècles ». Dathan et Abiron sont des personnages malfaisants de l’Ancien Testament, tandis que Pilate et Judas ont les pires rôles du Nouveau Testament. Tous ont largement mérité les flammes éternelles.

Suivaient des mentions de formalités diverses, comme la distinction entre la décision et la rédaction de l’acte qui en fournit une trace, les formules d’investiture et de tradition de cet acte, enfin les notions d’insinuation et d’enregistrement dans les archives de la chancellerie émettrice.

Généralement, les signes de validation étaient annoncés : le sceau est indiqué, mais également le monogramme du seigneur auteur de la décision et, surtout à partir du XIIIe siècle, la signature (la « ruche ») du clerc chargé de la rédaction et de l’écriture de l’acte.

L’ensemble de ces éléments permettait d’authentifier un acte et de garantir sa validité. Toute absence était susceptible d’attirer une certaine suspicion sur l’acte en question.