Lors de la bataille de Castillon (en Bordelais, en Gironde actuelle), le 17 juillet 1453, les troupes du roi de France Charles VII (1422-1461) firent usage, pour la première fois, de bombardes remplies de poudre à canon pour lancer des projectiles sur les Anglais. Cette victoire fut l’œuvre des frères Jean et Gaspard Bureau : Jean (1390-1463) fut nommé par le roi Grand Maître de l’artillerie et Gaspard (1392-1469), inventeur et balisticien, l’aida à contrôler les tirs.

Les premières bouches à feu étaient rudimentaires. Délicates à manier, elles éclataient souvent au moment de la mise à feu et constituaient un véritable danger pour leurs servants. Les bombardes furent améliorées progressivement mais restèrent longtemps un luxe que seuls les souverains les plus fortunés pouvaient s’offrir pour équiper leurs armées. Posséder de l’artillerie fut pendant des siècles le gage d’un triomphe assuré.

Les rois de France étaient au nombre des puissants qui furent en mesure de se doter d’une artillerie. Les responsables de l’armement, de l’entretien, de l’approvisionnement en poudre et munitions et de leur maniement sur les champs de bataille étaient les titulaires de la charge de Grand maître de l’artillerie royale.

Parmi les plus connus, l’Histoire a retenu les noms de :

  • 1439 : Jean Bureau (1390-1463)

  • 1512 : Jacques Galiot Gourdon de Genouilhac (1473-1533)

  • 1547 : Charles de Cossé de Brissac (1507-1563)

  • 1601 : Maximilien de Béthune, duc de Sully (1559-1641)

En 1760, le roi Louis XV (1715-1774) supprima la charge.

Cependant, l’artillerie continua de s’améliorer et son usage devint de plus en plus prépondérant lors des batailles rangées ou les sièges de villes ennemies, sans compter l’usage essentiel d’en faisaient les navires de la Marine royale, pour lesquels le combat naval se résumait souvent à un duel d’artillerie.

Un jeune élève officier de l’école militaire de Brienne (Yonne), né en 1769, Napoléon Bonaparte (1769-1821), se spécialisa dans l’arme de l’artillerie. Il utilisa abondement, à de nombreuses reprises, ses connaissances pour remporter de nombreuses victoires, faisant de l’artillerie un élément essentiel de sa stratégie (notamment à Austerlitz, le 2 décembre 1805, ou à Wagram, le 6 juillet 1809).