Au Moyen Âge, dans les villes, les voies publiques portaient des noms souvent pittoresques (rue du Chat qui pêche, rue du Chapeau-rouge, etc.) mais les maisons n’avaient aucun signe distinctif et aucun numéro spécifique. Une première tentative de numérotation se fit sous Louis XVI (1774-1792), mais échoua, par manque de rigueur.
Sous la Révolution, on décida de donner aux maisons un numéro propre, en les regroupant par district, ce qui aboutit à des numéros parfois très élevés (une maison au numéro 2 de la rue Garandière, dans le VIe arrondissement de Paris porte encore son ancien numéro révolutionnaire, le 1096).
Toujours soucieux de réorganiser la France, de la moderniser et lui donner des règles en toutes matières, Napoléon Bonaparte, alors Premier Consul, édicta une réglementation pour la numérotation des maisons dans les rues des villes de plus de 1000 habitants, par un décret en date du 4 février 1805
Désormais, en France, la règle est la suivante :
- les maisons sont numérotées de façon séquentielle alternée (les numéros impairs d’un côté de la voie, les numéros pairs de l’autre),
- en commençant par le bout de la rue le plus proche de la Seine (ou du cours d’eau local pour les villes autres que Paris),
- dans le sens du courant pour les voies parallèles au fleuve, les numéros impairs étant situés à gauche et pairs à droite, dans le sens des numéros croissants.
L’affichage des noms de voies et des numéros fait l’objet d’une réglementation stricte, qui s’est étendue dans toute la France progressivement au cours du XIXe siècle.
Les pays étrangers peuvent suivre des systèmes différents. Ainsi, dans les grandes villes aux rues strictement parallèles (exemples : New York, Montréal…) il est tenu compte des distances : ainsi le même numéro dans deux rues parallèles, se situe à peu près au même niveau, alors qu’en France, comme ce sont les immeubles qui servent d’unités, la taille des parcelles peut différer et donc les mêmes numéros peuvent être situés de manière très différente dans deux rues parallèles.