Au XIXe siècle, avec le développement de la presse écrite (qu’elle soit nationale ou régionale, voire simplement locale), de nombreux auteurs (Balzac, Jules Verne…) publièrent des ouvrages étalés sur plusieurs semaines (pour ménager le suspense et faire vendre le journal aux lecteurs impatients de connaître la suite du récit).

Chaque grand journal voulait s’attacher les services d’un écrivain connu, afin d’améliorer ses ventes. L’opération était souvent rentable et de nombreux auteurs du XIXe siècle ont commencé leur carrière en fournissant régulièrement de la copie à ces journaux. Il arrivait parfois que l’auteur, après avoir donné son texte à l’imprimerie pour le prochain numéro n’ait aucune idée de la suite : il écrivait les épisodes de son histoire au fur et à mesure que le « feuilleton » avançait et, parfois aussi, les réactions des lecteurs l’amenaient à modifier son intrigue, pour donner satisfaction aux abonnés avides de connaître le sort de leurs héros et héroïnes.

L’idée de publier par fractions les œuvres littéraires (essentiellement les romans) serait due à Julien-Louis Geoffroy (1743-1814) et aurait immédiatement suscité l’intérêt des journalistes. En 1836, Emile de Girardin (1802-1881) initia le journal quotidien à bon marché, alors que, jusqu’à cette date, les périodiques n’étaient que mensuels, au mieux hebdomadaires.

Ce fut à la même date qu’Honoré de Balzac (1799-1850) publia, sous forme de feuilleton, « La Vieille Fille ». Puis, dans les années 1830, il publia de nombreux ouvrages en romans-feuilletons, avant de les faire paraître en volumes.

De grands auteurs n’hésitèrent pas à utiliser cette forme de publication : François-René de Chateaubriand (1768-1848) écrivait régulièrement dans le « Mercure de France ».

L’un des plus connus fut Eugène Sue (1804-1854) qui publia, à partir de 1842, les « Mystères de Paris » qui connurent un succès considérable auprès du public. Mais on peut aussi citer Jules Verne (1828-1905), Victor Hugo (1802-1885), Gustave Flaubert (1821-1880), Guy de Maupassant (1850-1893), Émile Zola (1840-1902) et bien d’autres.