Déjà, dans l’Antiquité, les Grecs et les Romains gravaient sur des pierres (gravures lapidaires) de nombreuses inscriptions et des images.  La gravure en tant que tirage sur papier (gravure sur bois ou xylographie) apparut en Chine au VIIe siècle de notre ère. Avec l’expansion de l’imprimerie, à la Renaissance, elle connut un développement considérable en Europe occidentale.

Il semble bien que la gravure sur bois ait précédé l’imprimerie. Au XVIe siècle apparut la gravure sur cuivre, qui se développa d’abord dans la Vallée du Rhin (Martin Schongauer, Albrecht Dürer, Lucas Cranach…) et en Italie du Nord (Flinguerra). L’illustration d’ouvrages à l’aide de gravures connut une grande faveur à l’époque baroque.

On peut définir la gravure comme l’ensemble des techniques artistiques, artisanales ou industrielles qui utilisent l’incision ou le creusement pour obtenir une image ou un texte. Les supports sont très variés : bois, pierres, métaux (cuivre notamment) et, de nos jours, on peut graver sur certaines matières synthétiques. Le principe consiste à inciser ou creuser une matrice avec un outil (ciseau, burin, gouge) ou un mordant (acide, eau-forte, aquatinte, vernis mou…). Après encrage, on imprime sur du papier ou un autre support.

La plus ancienne matrice connue en Europe serait le « bois Protat », retrouvé en Bourgogne et daté des environs de 1380 ; sur une face, il représente « Le Centurion et les deux soldats » et, sur l’autre « L’Ange de l’Annonciation ».

On distingue :

la taille d’épargne la planche (matrice) est creusée partout ; le dessin seul est conservé au niveau initial.
la taille douce (surtout utilisée sur du cuivre) ; le dessin est creusé et l’encre se dépose dans les creux gravés par l’artiste.
la gravure à plat on emploie ce terme pour désigner les techniques qui n’utilisent que peu de relief, comme la lithographie (gravure sur pierre) ou la sérigraphie.

Les techniques modernes utilisent la photogravure, la galvanotypie, l’héliogravure et la gravure mécanique.

Consulter

Basan (François). – Dictionnaire des graveurs anciens et modernes depuis l’origine de la gravure. – Paris, de Lormel, 1767. – In-4o. Voir sur Gallica