Pour transmettre leurs messages, les Grecs utilisaient les services de soldats volontaires pour courir, le plus vite possible, pour porter oralement les informations à leur destinataire. L’exemple le plus célèbre est celui du guerrier nommé Euclès qui courut sur 42,5 kilomètres pour annoncer aux Athéniens la victoire de leurs troupes, le 12 septembre 490 avant Jésus-Christ, sur les Perses de Darius, lors de la « Première guerre médique », sur la plage de Marathon, non loin du Cap Sounion, et qui mourut d’épuisement à son arrivée à Athènes. L’armée romaine avait parfaitement saisi l’importance de la communication des ordres par ondes sonores : chaque légion était dotée d’un signifer (porte-enseigne), servant au ralliement des soldats et de trompettes (en forme de cercles, appelées buccins).

Au Moyen Âge, les combattants communiquaient avec des trompes, nommées olifants (déformation du mot grec elephans, qui signifie ivoire, car, le plus souvent, il s’agissait de cornes d’éléphant importées d’Afrique). C’est avec un olifant que le preux Roland appela ses compagnons à la rescousse, lors de la bataille de Roncevaux (15 août 778 de notre ère). On utilisait également des trompes en métal (et des longues trompettes). Sous le règne de François Ier (1515-1547), les “tambours d’ordonnance” firent leur apparition dans l’armée royale. Depuis lors et jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, les troupes marchèrent au son des fifres et des tambours et des hautbois, qui ne disparurent que sous Napoléon III (1852-1870).

En 1822, le clairon, instrument à vent, en cuivre, conçu par Antoine Courtois (1770-1855), créateur, en 1803, de la manufacture Courtois, fut adopté par l’infanterie, pour remplacer les cornets des tirailleurs. Puis il fut généralisé à l’ensemble des troupes d’infanterie et de marine, par ordonnance en date du 4 mars 1831. Le chef de musique Pierre Melchior composa les sonneries, devenues réglementaires : le réveil (ou la diane), le rappel (à l’approche d’un officier), aux champs (à l’approche d’un officier général), la charge, la retraite, aux morts (lors de funérailles), la berloque (rompez les rangs) et l’ouverture et la fermeture du ban et enfin, l’extinction des feux.

Les progrès techniques induits par l’utilisation de l’électricité (radio, téléphone, télégraphe, messagerie Morse, etc.) firent que l’Armée se dota d’un Service de transmission en 1942. Mais le général Mérin, commandant de ce service en Afrique du Nord pendant la Seconde guerre mondiale eut l’idée de confier à des femmes (les Mérinettes) la transmission des messages.