Les premiers actes impériaux conservés remontent aux Carolingiens. Les actes solennels (diplômes et privilèges) sont caractérisés par la présence du monogramme du souverain et d’un sceau plaqué. La présence de nombreux ecclésiastiques dans le personnel de la chancellerie explique les ressemblances dans les usages, les formules et les formes extérieures avec les documents issus de la chancellerie pontificale.
L’absence de capitale fixe dans le Saint Empire romain germanique entraîna une certaine irrégularité dans les caractéristiques de ces actes et une certaine diversité. Chaque famille impériale employa ses propres secrétaires, chacune ayant ses usages et même son dialecte. Au XIVe siècle enfin, on parla d’une langue officielle (haut allemand) unifiée, la « Kanzleisprache » (ou encore « Kaisersprache »). La langue vulgaire apparut en 1140, sous Conrad III (1138-1152) et l’allemand devint l’usage courant sous Louis IV de Bavière (1328-1347).
Les sceaux impériaux représentèrent d’abord le monarque de profil, puis en buste avec ses armes. Othon Ier (962-973) fut le premier représenté de face, avec ses insignes impériaux. Henri II (1014-1024) adopta la représentation complète de la majesté impériale, qui perdura jusqu’à la fin de l’empire.
Au début de l’empire, on utilisa des sceaux plaqués, mais aussi, parfois, des bulles. Les Hohenstaufen (1138-1250) introduisirent les sceaux pendants, dont l’usage fut exclusif après Frédéric Ier Barberousse (1152-1190).
Pour marquer sa puissance, l’empereur scellait ses actes les plus importants à l’aide d’une bulle en or (chrysobulle). Exemple : la célèbre bulle de 1356, donnée à Metz par Charles IV (1347-1378) qui attribuait le choix du roi aux princes électeurs.
Dans la première moitié du XIe siècle, apparut la souscription des témoins ; cet usage fut régulier à partir du règne d’Henri V (1111-1125). La formule officielle était : « Hujus rei testes sunt ».
La chancellerie impériale délivrait des actes solennels (diplômes, privilèges) et des actes divers (à partir du XIIe siècle), comme les chartes simples, les mandements et les lettres (générales ou spéciales). Quelques chanceliers sont connus, comme Eberhard, sous Henri III (1046-1056).