Afin de clore les ouvertures des demeures pour éviter la circulation de l’air, tout en laissant pénétrer une certaine quantité de lumière, il était nécessaire de rechercher un matériau disposant des qualités nécessaires.

Dans un premier temps, on utilisa des vessies de porc, mises à plat et tendues sur un cadre de bois qui venait s’ajuster étroitement à l’ouverture de la fenêtre. L’air froid ne passait plus, mais la lueur du jour ne franchissait qu’assez peu ce matériau relativement opaque, sa translucidité n’étant qu’assez faible.

Au XIIsiècle, les maîtres verriers qui reçurent de nombreuses commandes de réalisation de vitraux pour les édifices religieux alors en construction réussirent à fabriquer des plaques de verre incolores, idéales pour servir de fermeture aux fenêtres.

Ces premières vitres n’étaient pas parfaitement planes : au XIVe siècle, on réalisait des cives (pièce de verre circulaire avec, au centre, un nœud nommé boudine). Les cives, de taille relativement réduite (environ un pied, soit 30 cm, de côté), étaient montés à l’aide de plomb sur les châssis des fenêtres.

Dans de nombreux édifices religieux, les ouvertures (largement autorisés par la nouvelle architecture – appelée au XVIIIe siècle « Art gothique ») étaient fermées par des vitraux. Ceux-ci étaient constitués de petites pièces de verre plat, colorées de couleurs franches (exemple : le célèbre « bleu de Chartres ») et montées avec du plomb de façon à obtenir des images – le plus souvent pieuses – utiles pour l’instruction des fidèles.

Dès les premières années du XVe siècle, les riches demeures des nobles, des dignitaires ecclésiastiques ou des bourgeois aisés, garnirent leurs baies de vitres, souvent ornées des armoiries du propriétaire.

En 1665, Colbert créa la Manufacture royale de glaces de miroirs, à Saint-Gobain (Aisne) afin de développer l’industrie verrière dans le royaume. Pour implanter de telles entreprises, on recherchait des régions où le bois était abondant (combustible) et l’eau pour servir de force motrice et au refroidissement de la pâte. C’est pourquoi de grandes manufactures (suivies d’usines, au XIXe siècle) furent créées en Normandie, en Lorraine, mais aussi dans des pays étrangers comme la Bohème ou la Slovaquie, qui prospérèrent aux siècles suivants.