Pour se protéger des ardeurs du soleil, les hommes ont inventé le chapeau, qui a pris de multiples formes, en fonction des ressources locales et des modes, variables selon les époques.
Chapeaux masculins :
Les chapeaux de fibres végétales sont apparus avec les premières civilisations, notamment en Mésopotamie. Les Grecs portaient le pétase et les Romains des chapeaux de feutre (ou de fourrure de castor), à larges bords et sommet arrondi, appelés saturne.
Les guerriers germaniques portaient le plus souvent des casques. Au Moyen Âge, les chapeaux se diversifièrent : au XIVe siècle, l’usage de chapeaux élaborés, assez hauts, avec bords épais se répandit. Le roi Louis XI (1461-1483), connu pour ses bonnets sobres et austères, choquait pour ne pas porter des couvre-chefs comme les autres nobles de l’époque.
La découverte du Nouveau Monde amena de profondes mutations : les coiffures d’hiver confectionnées avec des fourrures venues de Russie (vison, martre, chinchilla) furent supplantées au XVIe siècle, par l’arrivée massive des peaux de castor, venues du Canada, d’où la mode des casquettes de castor.
Diverses formes de chapeaux :
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bonnet : en laine ou en toile, connu dès l’époque romaine.
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tricorne : porté au XVIIIe siècle.
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bicorne : en vogue sous la Révolution et l’Empire.
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melon : apparu en 1506 mais, en fait, à la mode au XIXe siècle, très en usage en Amérique du Sud.
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chapeau-claque ou gibus : chapeau haut-de-forme qui se lève et s’aplatit à l’aide de ressorts mécaniques.
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haut-de-forme : cylindre assez haut, avec bord de quelques centimètres.
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canotier : chapeau en paille, plat et rond, à larges bords.
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panama : autre chapeau de paille, plus haut.
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béret : coiffe de feutre mou, en usage dans certaines régions, surtout montagneuses (notamment en Pays basque).
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casquette : il en existe de multiples sortes : pour le sport, la randonnée…
Couvre-chefs militaires :
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casque : en métal, destiné à parer les coups de l’adversaire.
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képi : en cuir bouilli, en usage dès le XVIIIe siècle.
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calot : pour les militaires en repos, généralement en feutre.
Importance sociale du couvre-chef :
L’usage voulait, en Europe, que l’on ne soit jamais tête nue. Chaque individu portait un couvre-chef adapté à sa condition, afin d’être identifié rapidement. Les paysans travaillaient avec des bonnets pendant les saisons froides, avec des chapeaux à larges bords (pour se protéger du soleil) en été.
L’apparence du chapeau permet de distinguer les conditions sociales. Un noble avait le droit d’arborer des plumes sur son chapeau. Le couvre-chef réservé aux personnages les plus puissants étaient les différentes couronnes. Les ecclésiastiques (évêques, abbés) portaient des mitres et le pape une tiare.
Organisé depuis 1323, le métier de chapelier était très important dans les villes médiévales. Pendant des siècles, les matériaux (essentiellement le feutre, mais aussi le cuir ou le carton) et les techniques utilisés n’ont guère évolué. Seule, l’apparition de matières synthétiques, (toiles nouvelles) au XXe siècle, a favorisé une certaine évolution.
Sous l’Ancien régime, lorsque un roturier s’adressait à un noble, il devait être tête nue et tenir son chapeau dans ses mains, sur sa poitrine. Au XIXe siècle et jusque dans les années 1950, pour saluer les hommes soulevaient leur chapeau plus ou moins haut, selon le rang de la personne rencontrée.
En Asie, le chapeau conique, léger (en paille ou fibres végétales) est porté par de nombreux peuples. Les peuples des grandes plaines et des steppes portaient des bonnets, souvent fourrés. Les indigènes d’Amérique du Nord, pour leur part, n’avaient pas de chapeau (sauf exceptions), mais portaient des coiffures de plumes.
Chapeaux féminins :
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touret et mortier : introduit par Anne de Kiev (XIe siècle).
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guimpe : sorte de voile couvrant la tête et tombant sur les épaules.
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hennin : chapeau haut et pointu (parfois avec deux cornes).
Accessoire utilitaire au Moyen Âge, le chapeau devint élément essentiel de la mode féminine à la Renaissance. Il connut son âge d’or au XIXe siècle.
Traditionnellement, les jeunes filles encore célibataires ayant atteint l’âge de 25 ans, portaient des coiffures extraordinaires le jour de la fête de Sainte-Catherine (25 novembre – le 24 avant Vatican II). On les appelle alors des « catherinettes ».