Inventée il y a plusieurs centaines d’années en Extrême-Orient (probablement en Chine), l’imprimerie permettait de reproduire rapidement et à moindre coût les ouvrages que réclamais sans cesse davantage un public de lecteurs de plus en plus nombreux. Auparavant, il était nécessaire de les recopier à la main, ce qui était lent et fort onéreux. Les Chinois se servaient de bois gravés pour imprimer des pages entières à la fois, pour obtenir des rouleaux et des livres. Ce procédé arriva en Occident au début du XVe siècle.
Vers 1445, un orfèvre allemand du nom de Johannes Gensfleisch, dit Gutenberg (né à Mayence vers 1397 et mort à Mayence en 1468) eut l’idée d’utiliser des caractères mobiles pour composer les textes. Désormais, un seul caractère gravé sur un petit bloc de métal pouvait être combiné à d’autres pour former des mots, des lignes, des pages et, autre avantage, il pouvait être utilisé plusieurs fois. Gutenberg utilisa sa formation d’orfèvre (compétent en ciselure et pour les alliages) pour réaliser ses caractères en alliage de plomb, d’étain et d’antimoine, ce qui les rendait presque inusables. Ce nouveau procédé typographique se répandit aussitôt dans toute l’Europe.
Gutenberg basa ses premiers caractères sur les lettres de forme des copistes allemands (style « gothique », appelé « textura » en Allemagne). Les caractères mobiles étaient fondus dans un moule par un ouvrier spécialisé, le « fondeur-typographe ». Un bon ouvrier pouvait fabriquer jusqu’à 4000 lettres par jour. On commençait par graver en relief un poinçon à l’extrémité d’une pièce de métal dur (acier), puis on frappe le poinçon sur un bloc de métal tendre (cuivre), la « matrice », que l’on fixe dans un moule que l’on remplit de l’alliage fondu à haute température, pour obtenir le caractère – appelé « type ». Une seule matrice permettait de fabriquer des centaines de caractères.
Dès qu’il possédait les jeux de caractères – ou « fontes » -, l’imprimeur pouvait composer le livre à réaliser. En s’inspirant de pressoirs à vin (nombreux dans sa région natale), Gutenberg mit au point une presse en bois qui comprimait une feuille de papier sur un panneau avec les caractères préalablement garnis d’encre. Aussitôt, des imprimeries s’installèrent partout en Europe. On appelle « incunables » les ouvrages imprimés avant l’an 1500.
Au XIXe siècle, la presse à bras fut remplacée par des machines automatiques pour la production en masse de livres et de journaux.