Pour la première fois, en 1807, le physicien anglais Thomas Young (1773-1829) a employé le terme « énergie » (en anglais energy) ; il a forgé ce nouveau mot en s’inspirant du grec energeia, que l’on peut traduire par « force en action ».

Pendant des millénaires, seule la traction animale permettait de se substituer à la force humaine pour l’accomplissement de nombreuses tâches (traction ou élévation de charges lourdes). L’homme n’apprit que lentement à utiliser des outils ou des machines pour multiplier sa force et ainsi diminuer le travail à accomplir. Pour ce faire, il a aussi domestiqué l’énergie.

Toujours à la recherche d’énergies de substitution, l’homme a commencé à domestiquer l’énergie éolienne (utilisation de voiles pour capter la force du vent afin de propulser les navires) plusieurs siècles avant notre ère. Les moulins entraînés par la force du vent apparurent dès le VIIe siècle de notre ère, en Perse (aux confins de l’actuel Afghanistan).

Les moulins mus par la force de l’eau (énergie hydraulique) furent mis au point dès le IVe siècle avant notre ère. Le géographe Strabon affirmait en avoir vu en Asie Mineure (dans l’actuelle Turquie) vers 25 avant le Christ.

Cependant, bien avant, l’homme a utilisé la flexion des matériaux (sans vraiment en avoir conscience) : le plus ancien arc connu, qui utilise la flexibilité du bois, remonte à 20 000 ans avant notre ère. Une flèche, datée de 10 800 ans avant Jésus-Christ a été retrouvée en Allemagne. Le ressort métallique le plus ancien retrouvé date de l’Âge du bronze (de 2 700 à 800 avant Jésus-Christ).

L’utilisation de la pesanteur apparut également très tôt : (sabliers, clepshydres…) : les Égyptiens en faisaient un grand usage, 1 000 ans avant notre ère. Au XIIe siècle de notre ère, l’apparition de poids pour entraîner des mécanismes (horloges primitives, treuils…) permit la réalisation de nombreuses machines nouvelles : l’homme était entré dans l’ère du machinisme.

Une nouvelle fois sans en comprendre véritablement le fonctionnement exact, l’homme a utilisé de plus en plus la combustion de toutes sortes de matières : le bois (dès le Paléolithique), puis le charbon, furent largement utilisés pour obtenir des foyers à température élevée, permettant la métallurgie. L’usage du charbon a été découvert en Chine : Marco Polo (1254-1324) raconte avoir vu les Chinois brûler des petites pierres noires pour se chauffer et cuire leurs aliments. En Europe, l’utilisation du charbon comme combustible ne se généralisa qu’au XVIIIe siècle.

Au XVIIIe siècle, en étudiant la physique, les techniciens prirent conscience de forces (parfois exploitées sans réelle connaissance de cause depuis des siècles) qu’ils contrôlèrent et utilisèrent, ce qui permit l’invention de nombreuses machines.

La première force domestiquée fut la vapeur : en chauffant de l’eau, on obtient de la vapeur : si on la capture (dans un milieu clos), on peut utiliser son énergie (à l’aide d’un piston) pour obtenir un mouvement rotatif ou une traction ; on en fit des moteurs à vapeur pour des treuils, des machines diverses et des locomotives.

Dans un deuxième temps, au XIXe siècle, on mit au point progressivement le moteur à explosion, qui tire son énergie de la combustion d’un carburant ; les moteurs ayant un meilleur rendement furent utilisés dans de nombreux domaines. Le meilleur carburant s’étant avéré être le pétrole, la recherche et l’exploitation pétrolière devinrent une industrie des plus florissantes.

Puis l’électricité permit la fabrication de moteurs (en utilisant le courant inducteur) encore plus performants (et moins polluants), qui furent alors utilisés dans d’innombrables applications. Son usage se répandit au XIXe siècle : de nombreux chercheurs mirent au point toutes sortes de machines qui en rendirent, au XXe siècle, son usage universel.

Autre énergie fossile, le gaz, dont la combustion dégage de fortes chaleurs, fut très utilisé dès la fin du XVIIIe siècle, mais surtout au XIXe (gaz d’éclairage et gaz de chauffage).

Domestiquée vers le milieu du XXe siècle, l’énergie nucléaire sert à propulser des navires et à produire de l’électricité en grandes quantités et à bon compte.

Si les panneaux photovoltaïques ont fait leur apparition dans le courant du XXe siècle, l’énergie solaire était utilisée (encore une fois sans trop de connaissances réelles) depuis des millénaires : selon une légende tenace, à Syracuse, en Sicile, le savant Archimède (287-212 avant Jésus-Christ) aurait utilisé des miroirs géants ou des lentilles de verre pour concentrer les rayons du soleil sur les navires ennemis et ainsi réussi à incendier la flotte des Romains qui venaient assiéger la ville. Au Moyen Âge, on allumait des feux avec des loupes ou des miroirs.