L’écriture est née du besoin de conserver et de transmettre les informations et le savoir, à la fois dans l’espace et dans le temps, vers 4.000 ans avant notre ère, en Mésopotamie. Elle s’est développée spontanément en divers lieux et à différentes époques. Les Sumériens et les Akkadiens ont commencé à tracer des signes sur des tablettes d’argile ou des poteries de terre cuite.
Les pictogrammes (représentant des hommes, des animaux ou des objets) sont apparus en premier, puis vinrent des idéogrammes (symboles pour des idées abstraites). Il fallut attendre des siècles pour qu’apparaissent les premiers alphabets (phénicien, hébreu, grec ancien, étrusque puis romain…), sans doute vers 2.600 av. J.-C. Vers 1.000 av. J.-C., l’écriture se divisa en deux groupes : les Araméens écrivaient de la gauche vers la droite, tandis que les Nabatéens écrivaient dans le sens contraire (les Arabes ont hérité de ce type d’écriture, comme d’autres peuples).
L’alphabet romain, peu à peu perfectionné, fut en usage en Europe occidentale pendant tout le Moyen Âge (en Europe orientale, on utilisait le cyrillique). Ne comprenant que 23 lettres à l’origine, il s’enrichit de 3 signes supplémentaires (le J, le U et le W) pour atteindre, au XIIe siècle, nos 26 caractères actuels.
L’écriture romaine se métamorphosa lentement : du IIIe au VIIIe siècle, on employa l’onciale, puis les moines de l’abbaye de Corbie créèrent la minuscule caroline, vers 770, qui fut développée, sous le règne de Charlemagne (800-814), par Alcuin. Cette révolution de l’écriture gagna l’ensemble des abbayes de l’empire carolingien et ce type de lettres fut universellement utilisé, en Europe occidentale, jusqu’à l’apparition de la bâtarde, au cours du XIVe siècle. Au siècle suivant, les notaires et tabellions mirent au point une forme d’écriture plus rapide, la cursive, appelée à un grand avenir.
L’invention, à la fin du XVe siècle, puis le développement de l’imprimerie fixèrent définitivement la forme des caractères.