Désireux de contrôler l’opinion dans son royaume, Louis XI créa une « Presse Royale » en 1462, destinée à lutter contre les nouvelles colportées oralement le plus souvent. L’apparition, puis le développement de l’imprimerie firent de Lyon la capitale de cette nouvelle technique au début du XVIe siècle. Plusieurs journaux furent imprimés dans cette ville, de 1500 à 1530.

L’édition de feuilles périodiques impliquait l’obtention d’une autorisation royale (la mention « avec privilège du roi » étant obligatoire) avant toute parution.

Le 30 mai 1631, Théophraste Renaudot (1585-1653), médecin et philanthrope, faisait paraître le premier numéro de sa « Gazette », hebdomadaire qui est considéré comme le premier périodique français. Encouragé par Richelieu qui souhaitait disposer d’une publication qui lui serait favorable, il reçut l’indispensable « monopole royal » en 1635.

Quelques années plus tard, Gédéon Tallemant des Réaux (1619-1692), écrivain, gazetier et poète, par ses « Historiettes », publiées à partir de 1657, lançait la mode des récits d’événements et des satires politiques.

Mais le contrôle du pouvoir royal se durcit en 1674, Louis XIV rendant obligatoire la permission préalable de publier. Un édit de novembre 1706 institutionnalisa le contrôle sur la presse et les spectacles. La censure royale fut dès lors exercée par un bureau spécialisé.

Le « Mercure galant » de Donneau de Visé (1638-1710), publié à Versailles de 1672 à 1716, constitua le premier journal mondain de la cour. Au XVIIe siècle, « Siècle des Lumières », les journaux se multiplièrent et se développèrent, contenant désormais des rubriques régulières, abordant presque tous les thèmes et couvrant de nombreuses sciences.

Promulguée le 26 août 1789, la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen stipulait que « tout citoyen peut parler, écrire et imprimer librement », en totale contradiction avec le système du contrôle royal en usage jusqu’alors. Les journaux se multiplièrent alors sous la Révolution : parmi les plus connus, « l’Ami du peuple » de Jean-Paul Marat, la « Chronique de Paris » de Condorcet, le « Défenseur de la Liberté » de Pierre Philippeaux, le « Journal des Amis de la Convention » de Pierre Choderlos de Laclos, les « Lettres bougrement patriotiques du Père Duchêne » d’Antoine Lemaire, le « Patriote français » de Jacques Pierre Bussot, le « Père Duchêne » de Jacques Hébert, ou encore « les Révolutions de France et de Brabant » et « Le Vieux Cordelier », tous deux de Camille Desmoulins et bien d’autres.

Dès son arrivée au pouvoir, le Premier Consul Bonaparte rétablit la censure, le 17 janvier 1800, et limita le nombre de journaux autorisés. Au cours du XIXe siècle, les progrès techniques furent tels qu’une course de vitesse s’instaura entre les journaux pour être le premier à annoncer tel événement : le sémaphore apparut en 1824, le télégraphe en 1836 (l’alphabet morse avait été mis au point en 1832), la rotative en 1845. La publicité fut inventée en 1836 par Émile Girardin pour financer son quotidien à 2 sous intitulé « La Presse ». De nombreux journaux, quotidiens ou hebdomadaires apparurent, à Paris comme dans chaque province. Certains furent publiés pendant de nombreuses années.

Cependant, avec l’Occupation du territoire national par les troupes allemandes, en 1940, beaucoup de ces journaux cessèrent leur publication. En 1945, à la Libération, on assista à la naissance de nombreux journaux, tandis qu’un petit nombre d’anciens réussissaient à revivre (comme « L’Humanité », créé en 1904, ou « La Croix », en 1883 ou encore le « Chasseur français », en 1885) sous leur titre originel.

Les grands quotidiens parisiens publiés à partir de 1944 ou 1945 sont : « France-soir », « Le Figaro », « l’Aurore », tandis que « Libération » ne fut créé qu’en 1972.

En province, les journaux sont nombreux :

  • « Ouest-France», qui remplaça « Ouest-éclair »,
  • « Le Télégramme de Brest », qui remplaça la « Dépêche de Brest »,
  • «Les Dernières Nouvelles d’Alsace »,
  • le «Midi-Libre », couvrant la région de Montpellier,
  • «Le Provençal », devenu ultérieurement « La Provence »,
  • « La Montagne» publié à Clermont-Ferrand,
  • « La Nouvelle République », qui couvre le Centre de la France,
  • « l’Étoile du Nord»,
  • « la Voix du Nord»,
  • « Presse-Océan», diffusé sur la région de Nantes,
  • « le Dauphiné libéré»,
  • « le Progrès», imprimé à Lyon,
  • « l’Est républicain», réalisé à Nancy,
  • « la Dépêche du Midi », sur la région de Toulouse,

et bien d’autres.