Les archéologues font remonter l’usage de la ceinture à l’âge du bronze (entre 2100 et 750 avant Jésus Christ). La ceinture n’était alors qu’une lanière de cuir, que l’on attachait avec un nœud. La boucle n’apparut que tardivement, vers 500 avant notre ère.
Dans l’Antiquité, la ceinture fut très utilisée par de nombreux peuples, notamment dans le Croissant Fertile (Mésopotamie) et chez les Égyptiens, les Grecs et les Romains. Au Moyen Âge, en Europe, tout le monde (hommes et femmes, quelle que soit leur condition) portaient quotidiennement des ceintures.
Initialement, c’était plutôt un accessoire de mode qu’un outil pour maintenir les vêtements (on préférait les fibules ou les broches).
Le mot ceinture provient du latin cingere, qui a donné ceindre, mot qui fut un temps éliminé par un autre mot, entourer. On le trouve dans la Chanson de Roland, écrite vers 1080. Il est formé sur la racine cinctus, qui signifie ceint. Le terme ceinture apparut en 1120, dans le Psautier d’Oxford. Il n’a jamais été déformé depuis cette date.
La ceinture peut avoir plusieurs fonctions :
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tenir ou fermer les vêtements
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suivant la mode, du Moyen Âge jusque vers 1910
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au XVIIe siècle, certaines étaient faites de larges rubans, noués à la taille, c’étaient des ceintures d’apparat.
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servir de support à des armes (aspect militaire)
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l’épée (du soldat de l’Antiquité, comme du chevalier médiéval) était fixée à la ceinture, généralement du côté gauche, et le poignard ou la dague du côté opposé
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les archers accrochaient leur carquois (qui contenait leur réserve de flèches) à la ceinture
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lors de la conquête des grands espaces de l’Ouest américain, les pionniers et les immigrants de toutes sortes portaient à leur ceinture des étuis (« holsters ») pour tenir leur arme (pistolet, souvent de la célèbre manufacture Colt) prête à tirer
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sert également de support pour les trophées.
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Les guerriers germaniques vainqueurs y accrochaient les casques des vaincus (ou parfois, dit-on, leur crâne).
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les tribus autochtones d’Amérique du Nord y suspendaient les scalps des ennemis tués, pour signaler leur vaillance
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servir de support à des outils
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les ouvriers (notamment du bâtiment) portent des ceintures destinées à tenir leurs outils (tournevis, pinces, marteaux, etc.) prêtes à l’emploi, tout en conservant les mains libres
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servir de support à des accessoires
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au Moyen Âge, les hommes attachaient à leur ceinture un petit sac destiné à conserver leur monnaie ; c’était la bourse ou la « bougette » (qui a donné le mot budget en anglais)
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fonction décorative (et accessoire de mode)
Les moines de l’ordre des Franciscains (ordre créé par saint François d’Assise au début du XIIIe siècle), par souci d’humilité, remplacèrent leur ceinture par une simple corde, d’où leur nom de « Cordeliers ».
Dans les armées européennes, la ceinture était essentiellement une partie décorative des uniformes militaires, jusqu’en 1914. Après cette date, elle prit une fonction plus utilitaire (support de sacs, de besaches, de munitions, de grenades, etc.).
En tant qu’accessoire de mode, elle servait surtout, chez les hommes, à mettre en valeur, si la taille était serrée, la poitrine musclée et les larges épaules.
Chez les femmes, elle servait à faire paraître la taille plus étroite.
Au dojo (salle de sport de combat au Japon), les pratiquants des divers sports de combat (arts martiaux, tels que le Judo, Jiu-Jitsu, Karaté, Kendo, etc.) portent des ceintures de couleurs permettant de distinguer les degrés de connaissance (de la ceinture blanche, à la noire).
Depuis le XXe siècle, la ceinture s’est diversifiée. On trouve :
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des ceintures chauffantes,
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des ceintures de maintien,
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des ceintures de compression,
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des ceintures de sport,
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des ceintures de posture,
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des ceintures de grossesse.
Depuis le Moyen Âge, la ceinture est resté un symbole de pureté avant le mariage. Après l’union, elle est une marque de réserve et de fidélité. Pour beaucoup, son absence révèle une « vie dissolue ».
Cette bande tissu, de cuir ou d’autre matière souvent souple, non solidaire du vêtement, reste, à travers les siècles, un accessoire de décoration qui a suivi, comme les autres, les vicissitudes de la mode.