Parmi les nombreux travailleurs du cuir, les cordonniers représentent une corporation très importante, parce qu’ils réalisent un accessoire essentiel de l’appareil vestimentaire, les chausses. Au Moyen Âge, on marchait beaucoup, pour se rendre au travail, au marché de la ville voisine, aux offices religieux. Pour parcourir des distances considérables, il était indispensable d’être bien chaussés.
Le terme de cordonnier apparut au XIIIe siècle, en référence au cuir de Cordoue (en Andalousie, Espagne). Le mot a éliminé l’ancien français suteur (du latin sutor, celui qui coud les cuirs). La corporation de cordonnerie s’est organisé au XIIIe siècle, le mot cordonnerie est attesté en 1236.
Jusqu’au XVIIIe siècle, les savetiers (autre nom ancien de la profession) réparaient les vieilles chaussures, tandis que les cordonniers fabriquaient les neuves. En France, des villes comme Romans-sur-Isère, Fougères ou Saint-Macaire-en-Mauges se sont fait, au fil des siècles, une excellente réputation dans le domaine de la confection des chaussures.
Ce sont deux frères, eux-mêmes cordonniers et martyrs de la foi chrétienne qui vivaient au IIIe siècle de notre ère dans la ville de Soissons, saint Crépin et Crépinien (ou encore Crispin et Crispinien) qui ont été choisis comme saints patrons de la corporation. Ils sont toujours cités ensemble et fêtés le 25 octobre.
Quant à eux, les bourreliers fabriquaient et réparaient les harnais des chevaux (et tout l’équipement en cuir des chevaux et bêtes de somme), ainsi que des petits articles en cuir (ceintures, sacs, etc.). Les attelages ayant perduré jusque vers le milieu du XXe siècle (l’arrivée de l’automobile a sonné le déclin de tous les équipements alors nécessaires pour faire tirer des charges par des animaux), la disparition du métier est encore récente. Le terme de bourrelier vient du fait que ces artisans travaillaient la bourre et le cuir. Dans certaines régions (principalement dans les villes) on utilisait le terme d’harnacheur (fabriquant de harnais).
De nos jours, en raison d’idées nouvelles de partisans de la défense des animaux, les usages du cuir commencent à se restreindre. Des matières alternatives sont apparues et sont de plus en plus utilisées (pégamoïd, polyester, simili cuir, faux cuir, etc.).