Envisagée dans son ensemble, l’archéologie présente deux aspects bien différents, mais absolument complémentaires :
Sur le terrain, les archéologues ont pour mission d’évacuer (avec précautions) les couches successives de terre et de dégager les objets ou les édifices enfouis depuis des années et plus ou moins oubliés. Cette activité représente l’aspect le plus spectaculaire du métier et est souvent considérée par le public comme la seule forme d’action de la profession. Les découvertes retentissantes ont souvent occulté l’aspect plus ingrat des analyses et recherches scientifiques effectuées par d’autres archéologues, plus discrets, généralement inconnus des médias, mais qui n’en travaillent pas moins pour faire avancer la connaissance des civilisations disparues.
Les travaux de fouilles sur le terrain, s’ils sont récompensés par des découvertes souvent importantes, représentent également une tâche ingrate, qu’il faut exécuter par tous les temps (quels que soient les caprices de la météo), car un chantier se doit d’être relativement limité dans le temps. Les fouilles coûtent fort cher en main d’œuvre et en matériel et les budgets ne sont pas extensibles à l’infini.
Au laboratoire, les archéologues étudient scientifiquement les objets mis à jour sur les chantiers de fouilles. Ils les classent par matière et par catégorie, tentent de les dater avec le plus de précision possible, déterminent leur usage ou leurs fonctions propres, les comparent avec des objets similaires (de la même époque et de la même civilisation ou avec ceux d’autres époques et d’autres civilisations), analysent leur technique de fabrication et les resituent dans leur contexte historique.
Pour ce faire, de nombreuses connaissances et compétences sont nécessaires. C’est pourquoi il est souvent utile de travailler en équipe : des chimistes analyseront l’aspect matériel de l’objet, des techniciens éclaireront sur sa fabrication, des historiens spécialistes de la civilisation concernée ou de l’époque présumée de l’objet pourront apporter des informations sur le contexte, des linguistes pourront expliciter telle inscription ou fragment d’inscription, etc.
Les résultats des travaux des archéologues sont rendus publics par la rédaction d’un « Journal des fouilles » et par la publication des études scientifiques dans les revues spécialisées.