De tous temps, l’alimentation des puissants personnages (qu’ils soient nobles ou ecclésiastiques) a été riche et variée, bien plus que celle des plus humbles et des moins fortunés.
La principale différence résidait dans l’abondance de la viande dans le menu servi à la table des puissants. La chasse constituant une des principales occupations des nobles, le gibier (sangliers, cervidés, faisans, pintades…) était fréquemment servi, accommodé selon les habitudes locales, mais le plus souvent rôti à la broche dans les immenses cheminées de la cuisine du château.
La viande d’élevage était aussi consommée ; souvent, les nobles possédaient d’importants troupeaux de bovins (élevés sur leur domaine) ou d’ovins. Ils disposaient ainsi de viande comestible en quantité.
De même, les poissons, pêchés dans les lacs, les étangs ou les viviers qui appartenaient au seigneur lui-même étaient abondants. L’apparition des sauces, vers le XIIe siècle, rendit leur consommation encore plus agréable, donc plus fréquente. Bien entendu, chaque vendredi et pendant tout le temps du carême on observait les préceptes de l’Église et l’on s’abstenait de consommer de la viande, que l’on remplaçait par de savoureux poissons.
Les fruits et légumes, produits de l’exploitation du domaine seigneurial, étaient servis quotidiennement et l’on ne dédaignait pas de consommer des aliments venus de contrées éloignées, qu’on avait les moyens d’acheter (fruits étrangers, épices commercialisées en Europe par l’intermédiaire des Arabes, condiments divers, herbes aromatiques, etc.).
Les troupeaux qui fournissaient la viande donnaient également des produits laitiers (crème, beurre, fromages) en grande quantité, suffisamment pour nourrir le seigneur, sa famille et sa cour.
Les desserts étaient souvent à base de miel et les domestiques savaient confectionner des gâteaux et cuisiner des crèmes et entremets.
Les assiettes étaient encore inconnues au Moyen Âge ; les mets étaient servis sur une large tranche de pain qui en faisait fonction. Même les puissants seigneurs mangeaient avec leurs mains (et s’essuyaient avec la nappe) et n’avaient que des couteaux et des cuillères comme ustensiles.