Sous l’Ancien régime, le territoire du royaume était divisé en paroisses. Celles-ci étaient gérées par un conseil composé de citoyens élus et appelé « général de paroisse ». C’était l’organe administratif et politique de la paroisse. Apparu au XIVe siècle, il était composé de paroissiens, décrits comme « la majeure et plus saine partie des habitants » (ou « la maire partie et la plus saine voix ») et réunis pour « disposer de leurs négoces et affaires en matière de corps politique » [tel qu’énoncé dans une délibération d’Erquy en 1516].
Au XVIIe siècle, le Parlement de Bretagne réglementa la gestion des paroisses. Chaque général devait être composé de 17 membres, dont 3 de droit :
- le recteur de la paroisse,
- le sénéchal (juge seigneurial ou royal de la juridiction du ressort),
- le procureur fiscal (de la juridiction où siègent les deux trésoriers),
et douze anciens trésoriers (les trésoriers étaient élus chaque année par cooptation ; mais il y avait de nombreuses exceptions), plus deux membres élus.
Le « général de paroisse » s’occupait des affaires civiles et religieuses de la paroisse, du « gouvernement temporel intérieur et extérieur » , tandis que le « gouvernement spirituel » restait l’affaire du seul recteur.
Le « gouvernement intérieur » n’était autre que l’administration des biens de la paroisse :
Recettes :
- revenus des immeubles et terrains (et éventuelles fondations),
- produit du casuel,
- oblations (offrandes faites à Dieu) et recettes des quêtes,
- location des bancs (les chaises étaient plus chères),
- concession des tombes au cimetière.
Dépenses :
- « décence du culte » (= entretien du mobilier, fourniture des ornements et du luminaire, police de l’église et du cimetière),
- gages des « officiers » et serviteurs de l’église [prêtres de chœur, chantres, organiste, sacriste (= clerc chargé du dépôt des objets du culte), bedeaux, sacristain],
- entretien et réparations de la nef de l’église (le chœur dépend du décimateur, le presbytère incombe au recteur, la paroisse était seulement tenue de lui fournir un logement décent).
Chaque année, les comptes étaient rendus par les trésoriers sortants et approuvés par les trésoriers entrants.