La musique médiévale la plus ancienne ne connaissait aucun système de notation, ce que déplorait l’évêque Isidore de Séville (né vers 565 et mort en 636), évêque de Séville et Docteur de l’Église.
Un début de solution apparut avec la Réforme carolingienne, au VIIIe siècle : on utilisa un système de points et d’accents, sur une seule ligne, pour indiquer les hauteurs de sons ; par exemple, le trigon (trois petits points disposés en triangle) ou le point d’interrogation inversé.
Les neumes apparurent au VIIIe siècle, imitant les gestes du chef de chœur pour indiquer aux choristes la marche à suivre et leur signaler les détails du phrasé, du rythme et de la dynamique du chant en cours d’exécution. C’étaient des petits rectangles, toujours tracés sur une seule ligne.
Un grand progrès fut réalisé vers 1030 en Italie, lorsque le moine bénédictin Guy d’Arezzo (992-1033) inventa la portée à 4 lignes, tout en conservant la notation neumatique.
Au XVIe siècle, en retenant six notes (ut, re, mi, fa, sol et la) les premières syllabes d’un psaume chanté pour célébrer la fête de saint Jean-Baptiste, chaque 24 juin, rédigé en latin par un moine, Paul Diacre (720-799), moine d’origine lombarde mais d’expression latine, et intitulé : « Hymne des premières et secondes vespres de la fête de la naissance de saint Jean-Baptiste », dont voici le texte :
Ut queant laxis
Resonare fibris
Mira gestorum
Famuli tuorum
Solve pollution
Lapii reatum
Sancte
Iohannes
Les musiciens de la Renaissance iunnovèrent. L’un d’eux, Anselme de Flandres, (né vers 1520 et mort vers 1580) passe pour avoir inventé la portée à 5 lignes et avoir rajouté une 7e note, le Si, en retenant, cette fois, les premières lettres (et non plus syllabes) de « l’adresse » du même psaume.
Aux siècles suivants, le système se perfectionna, avec l’introduction des notes, qui indiquent une durée (noire, blanche, pointée) et la hauteur des sons.