L’étymologie du mot « haras » est discutée : le mot apparut pour la première fois, sous la forme « haraz » dans le Roman d’Énéas, écrit en 1160 par un auteur anonyme ; il signifiait alors « troupe d’étalons et de juments réunis en un lieu en vue de la reproduction ». Mais les philologues pensent qu’il s’agirait d’un dérivé de l’arabe faras, qui désigne une jument.
Dès le Moyen Âge, des haras privés ont existé. Les grands feudataires de Charlemagne élevaient des chevaux pour leur propre compte. Les Templiers assuraient le renouvellement de leur puissante cavalerie en élevant des chevaux dans leurs commanderies européennes (notamment dans la forêt de Duault, en Bretagne). Pour disposer d’une cavalerie, les rois de France ont créé des haras royaux :
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Philippe VI de Valois créa le premier à Domfront (Orne) en 1338.
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Louis XII créa celui de Meung-sur-Loire (Loiret) en 1499.
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Colbert, par l’édit du 17 octobre 1665, institua le service des haras royaux (avec un service vétérinaire) et transféra celui de Saint-Léger (Yvelines) au Pin (Orne), qui allait survivre à tous les événements.
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Louis XV fonda celui de Pompadour en 1761 pour la Marquise, mais aussi ceux de Rosières (Meurthe-et-Moselle) et de Compiègne (Oise).
Lors de la Révolution, il y avait, en France, outre les haras royaux, 15 haras privés, appartenant à de riches nobles. Pour assurer la remonte des armées, Napoléon Ier restaura l’institution des haras, par le décret de Saint-Cloud en date du 4 juillet 1806. En créant les écoles vétérinaires (dont Maison-Alfort), il renforça l’organisation et assura la fourniture de chevaux pour sa cavalerie.
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le Haras du Pin (Orne), créé en 1665, demeure le plus ancien de France.
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Haras de Tarbes (Hautes-Pyrénées), rétabli en 1806 par Napoléon.
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Haras de Cluny (Saône-et-Loire), installé en 1811 par Napoléon dans les ruines de l’ancienne abbaye.
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Haras de Pompadour (Puy-de-Dome), créé en 1761 par Louis XV.
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Haras de Lamballe (Côtes d’Armor).
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Haras d’Hennebont (Morbihan).
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Haras de Compiègne (Oise).
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etc.
L’administration des Haras de France, dépendante du Ministère de l’Agriculture, assure la sauvegarde de la race chevaline.