En observant l’existence de certaines roches d’apparences vitreuses (telles le basalte ou l’obsidienne), l’homme découvrit l’existence d’une matière à la fois dure et résistante, mais aussi polie et susceptible de réfléchir une image. Dès qu’il sut maîtriser le feu, vers 10 000 ans avant Jésus-Christ, il réussit à faire fondre du sable (de la silice) et à obtenir une pâte vitreuse, malléable à haute température et solide une fois refroidie.
Les Égyptiens nous ont laissé quelques objets en verre, notamment de la vaisselle. Le premier texte à parler de verre est l’« Histoire naturelle » de Pline l’Ancien (23-79 après Jésus-Christ), qui raconte la légende de la découverte du verre : des marchands phéniciens auraient fait du feu toute une nuit sur une plage des rives de la Méditerranée, vers 2 000 avant Jésus-Christ ; le matin, au réveil, ils auraient constaté que le sable (additionné de natron-carbonate de calcium) avait fondu et s’était resolidifié en une pâte transparente et dure.
L’émail serait apparu vers 1 500 avant Jésus-Christ. Le verre soufflé aurait été inventé au IIIe siècle avant notre ère, par des Phéniciens ou des Babyloniens, et le verre à vitre au Ier siècle avant le Christ par les Romains. Le verre plat soufflé apparut en Europe occidentale entre le Ve et le Xe siècle de notre ère. Il était soufflé en couronne en Normandie et en Angleterre, soufflé en manchon en Bohème et en Lorraine. Les flacons et les ampoules apparurent vers le IXe siècle en France (l’ampoule de saint chrème utilisée pour le sacre des rois de France date de cette époque). Au Xe siècle, dans les pays germaniques, le verre soufflé avec de la potasse remplaça le verre additionné de soude. Le verre devint transparent au XVe siècle.
Le premier verre à vitre fut inventé en 1330 par Philippe Cacqueray, qualifié de noble « gentilhomme verrier », à Bézu-la-Forêt (Eure). Le roi Philippe VI de Valois (1328-1350) lui accorda le privilège de fabrication.
La Renaissance vit l’essor des verreries vénitiennes (Murano), bientôt suivi d’un regain de production en France et en Bohème. Vers 1500, on apprit à tailler le verre, ce qui permit la confection de loupes et de lunettes.
La température de fusion optimale étant très élevée (=1 300 oC), il fallut attendre la réalisation de fours performants pour voir se développer, dès le XVIIIe siècle, une industrie performante et productrice de nombreux objets en verre, de toutes formes (bouteilles, vitres, instruments d’optique, etc.).