Dès l’Antiquité, les innombrables cours d’eau qui drainent les campagnes et les villes ont été mis à profit pour laver le linge. L’eau courante permettant de rincer les tissus, après les avoir lavé, dans chaque village des lavoirs ont été aménagés sur les berges de la rivière locale.
Un lavoir bien aménagé comprend les éléments suivants :
banc de lavoir sert d’étagère pour entreposer le linge propre et les ustensiles
deux bassins bassin d’aval (lavoir et abreuvoir)
bassin d’amont ou bassin de rinçage
ciel ouvert (ou implivium) quelques-uns ont un plafond ou un toit
dallage (avec ou sans rigole d’évacuation) les lavandières s’y installent pour travailler
étendoir endroit bien aéré pour sécher le linge essoré
latrines les plus perfectionnés en sont équipés
pierre à laver (souvent les margelles du bassin) inclinée pour permettre une meilleure position de travail
trop-plein ou déversoir pour évacuer le surplus d’eau
En France, des milliers de lavoirs ont été en fonction, jusque vers le milieu du XXe siècle (diffusion des machines à laver dans les foyers). Certains sont de véritables chefs-d’œuvre architecturaux et quelques dizaines sont même protégés au titre des Monuments Historiques (classés ou inscrits). En Bourgogne et Franche-Comté, de magnifiques monuments sont encore visibles.
Quelques exemples de lavoirs célèbres, parmi de nombreux autres :
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bassin de la Fosse Dionne, à Tonnerre (Yonne)
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lavoir de Noyers (Yonne)
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lavoir d’Auxon (Aube)
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lavoir de Bologne (Haute-Marne)
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etc.
Pendant des siècles, les lavoirs ont joué un rôle social très important. Lieu de rassemblement des lavandières de toutes conditions, c’est auprès du lavoir, tout en battant et frottant son linge, que l’on échangeait les nouvelles, à une époque où les sources d’information étaient encore rares. Les servantes des gens aisés y côtoyaient les femmes du peuple et le partage de l’eau était considéré comme un droit naturel. Si l’eau était polluée par un artisanat local, des procès pouvaient s’ensuivre.