Comme tous les jeunes nobles, les enfants royaux étaient élevés par les matrones, femmes de l’entourage de la reine mère des petits princes. Ces femmes leur inculquaient les rudiments de la vie en société. Arrivé à l’âge de 7 ans, considéré comme « l’âge de raison », le jeune prince était alors séparé de cet entourage féminin, pour être placé sous la férule de « précepteurs », chargés de lui enseigner ce que tout prince, appelé à régner un jour sur un royaume, doit savoir pour être en mesure de gouverner.

En tant qu’adolescent, il devait s’initier d’abord aux manières et au comportement de sa condition. Un maître d’équitation lui enseignait tout ce qu’il est nécessaire de connaître sur les chevaux et un maître d’armes l’exerçait au maniement de l’épée et autres armes nobles. La chasse, fréquemment pratiquée sous toutes ses formes (à l’épieu, à l’arc, au faucon…), constituait un excellent entraînement pour l’aisance sur un cheval et pour la traque du gibier.

Le (ou les) précepteur se chargeait de l’instruction, dans de nombreux domaines : en premier lieu, la lecture et l’écriture (mais de nombreux rois étaient incapables de lire et usaient des services d’un ecclésiastique pour ce faire), puis venaient la géographie (pour connaître le royaume et quelques pays étrangers), un peu de droit (pour exercer la justice), des langues étrangères (certains étaient polyglottes), voire un peu de comptabilité publique (peu ont eu une notion précise du budget de l’État), quelques notions d’Histoire, et de solides notions de la doctrine catholique.

Ces principes d’éducation ne varièrent guère, en France, jusqu’au XVIIIe siècle. Louis XIV (né en 1643, roi en 1661, mort en 1715) eut deux précepteurs : l’abbé Pierre de Beaumont (1606-1671) de 1644 à 1652, puis Pierre de La Porte (1603-1680), son 1ᵉʳ valet de chambre.

Jusqu’au tragique accident du 13 octobre 1131, qui coûta la vie à son frère aîné Philippe, le jeune prince Louis, né en 1121, avait été destiné à devenir ecclésiastique. En conséquence, son éducation, puis son instruction avaient été orientées en ce sens, avec de fortes doses de doctrine chrétienne, de théologie et d’hagiographie. La disparition de l’héritier présomptif du trône fit de lui le successeur direct de Louis VI (1108-1136), sous le nom de Louis VII (1138-1180). Tous les chroniqueurs de l’époque s’accordent à dire qu’il avait été mal préparé à son métier de roi.