Fruit du châtaignier, la châtaigne constitue un aliment très consommé par les hommes, depuis la plus haute Antiquité. Originaire d’Asie Mineure, le châtaignier s’est répandu dans tout le monde méditerranéen, puis a gagné des régions comme la France et même l’Angleterre et l’Allemagne du Nord, sous des latitudes auxquelles on ne s’attendait pas à le trouver.
La châtaigne est un fruit très nourrissant, qui contient :
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30 % de glucides (amidon, saccharose, dextrines),
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5 % de fibres,
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des vitamines (principalement vitamine C, mais aussi B1),
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des éléments minéraux (principalement du potassium),
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des oligo-éléments (magnésium, cuivre, phosphore et sodium).
La farine de châtaigne contient, pour sa part, 75 % de glucides, ce qui en fait un élément particulièrement énergétique. Au Moyen Âge et jusqu’à la Révolution française, les campagnes se nourrissaient en grande part de châtaignes, de bouillie de châtaignes et de farine de châtaignes, qui servait à faire du pain (appelé souvent « pain de bois » en raison de l’origine de la farine) et même certains gâteaux (et desserts). Ce ne fut qu’au XIXe siècle que la châtaigne fut supplantée, un peu partout en France (comme ailleurs, notamment en Irlande) par la pomme de terre. Celle-ci, plus facile à cultiver et plus « rentable », vit sa culture encouragée partout par les pouvoirs publics qui accordaient d’importantes subventions aux cultivateurs qui acceptaient d’en semer. Des recettes à base de ces tubercules furent alors inventées dans toutes les provinces de France, au détriment de la châtaigne.
Si la farine de châtaigne servait essentiellement à faire de la pâte à pain, on utilisait également la châtaigne pour d’autres usages alimentaires : les fameux « marrons glacés » ou encore la crème de marron (spécialité de la Société Clément-Faugier, basée en Ardèche). Plusieurs variétés de châtaigniers coexistent en France, nommées d’après les provinces où elles prolifèrent (Poitou, Ardèche, Corse). La production française (12 000 tonnes actuelles, contre 110 000 au XIXe siècle) vient essentiellement des départements d’Ardèche, de Dordogne et du Var.
Consulter
Bruneton-Governatori (Ariane). – Le « pain de bois » : ethnohistoire de la châtaigne et du châtaignier. – [Brive], Éditions Lacour-Ollé, 1999.