L’utilisation des peaux des animaux chassés est apparue très tôt dans l’histoire de l’Humanité. Au Moyen Âge, dans de nombreuses villes, la corporation des tanneurs était très puissante et influente. Organisée dès le XIIe siècle, la corporation des tanneurs et corroyeurs employait de nombreux bras pour effectuer les multiples tâches nécessaires à la préparation des peaux pour leurs différents usages.
L’ensemble des métiers du cuir (tanneurs, corroyeurs, cordonniers, bottiers, bourreliers, selliers) choisirent, dès cette époque, un cordonnier comme patron de leur profession : Saint Crépin, dont la fête était célébrée dans toute l’Europe occidentale le 25 octobre, en grandes pompes.
Les opérations de préparation et de tannage du cuir nécessitant de grandes quantités d’eau, ces diverses professions s’établirent principalement à proximité des cours d’eau. Souvent, ils connurent de violents conflits avec d’autres professions, en raison du fait que les eaux qu’ils rejetaient après usage étaient fortement souillées et impropres pour d’autres artisans.
Le tannage des peaux nécessite de nombreuses opérations:
- préparation :
- lavage,
- rognage,
- reverdissage ou « travail de rivière »,
- épilage et pelanage.
- tannage proprement dit :
- écharnage
- trempe
- tannage végétal (écorce de chêne ou de saule, alun, à l’huile, à la fumée) ou minéral (chrome, silice) ou encore chimique (depuis le XIXe siècle)
- corroyage
- finissage
- teinture et coloration des peaux
Certains peuples primitifs ou habitants des contrées inhospitalières et dépourvues de ressources, ont développé des techniques similaires de préparation des peaux, mais sans les ingrédients utilisés traditionnellement en Occident. C’est ainsi que les peuples du Grand Nord (Inuit, Eskimos et autres Aleoutes) tannent les peaux d’ours ou de phoques avec de l’urine fermentée.