Le terme de sorcier apparaît pour la première fois dans les actes du Concile de Narbonne (tenu en 589). Les dignitaires de l’Église, réunis dans cette ville, voulaient lutter contre les religions pré-chrétiennes (notamment celle des Celtes, païens à leurs yeux). Le mot viendrait du latin sortianus, qui signifie devin, interprète du sort (du futur). Certains le rapprochent également du mot sourcier, dont ce serait une déformation, qui désigne celui qui est le seul à trouver l’emplacement d’une source (auparavant encore cachée).
En fait, l’Église voulait lutter contre tous ceux qui pratiquaient « les vieilles coutumes », les sage-femmes, les herboristes, les guérisseurs. Elle refusait les arts médicaux des anciens druides, les astrologues et autres pratiquants de sciences considérées comme non-chrétiennes ou contraires aux préceptes du Christ.
De nombreuses légendes se développèrent dans les populations peu éduquées, encouragées par l’Église. Des femmes participeraient à des assemblées nocturnes, au cours desquelles elles se livreraient à toutes sortes d’activités illicites et immorales. Bien plus, on croyait fermement que les sorcières étaient capables de voler pendant leur sabbat. Elles étaient censées avoir pactisé avec le diable, pour obtenir, en échange de leur âme, des pouvoirs extra-ordinaires afin de les utiliser à des fins malveillantes.
Pendant des siècles, sorciers et sorcières furent pourchassés dans tous les pays d’Europe. Leur châtiment était exemplaire : le bûcher (on les brûlait vifs, dans d’atroces souffrances). Combattues par les esprits éclairés du « Siècle des Lumières » (XVIIIe siècle), ces idées eurent la vie longue. On chassait encore les sorcières au XIXe siècle.
Sorciers et sorcières étaient accusés de tous les maux. Même lors de catastrophes naturelles (séismes, raz-de-marées, incendies, inondations, éruptions volcaniques…), voire les guerres, on les tenait pour responsables et on les punissait cruellement.
Des affaires de sorcellerie sont encore courantes en France, jusque dans les années 1850. En 1824, une paysanne de Bourhel (Lot-et-Garonne), Anne Duval, fut accusée de sorcellerie par quatre voisines et agressée. Grièvement blessée, elle ne survit qu’à grand peine.